Jésus est né, fils d'un couple de réfugiés à Lesbos
Et maintenant,
nous nous connectons à l'unité mobile. Laia Bonet depuis Lesbos!
À cette époque, ils ont dû quitter leur ville parce que la guerre avait empiré
et qu'il était impossible de survivre dans leur pays. Ils ont commencé à
marcher vers l'Europe, une terre où, on leur avait dit, qu’ils respectaient les
droits humains. Le voyage était long, dangereux et épuisant. Le dernier tronçon
se faisait avec un petit bateau pneumatique et ils ne voulaient pas laisser
embarquer Marie parce qu'elle était enceinte. Le voyage a été difficile car ils
ont été sur le point de couler plusieurs fois.
Quand, heureux d'arriver en Europe, ils ont cru que tout était réglé, ils ont
été enfermés à Moria, un camp de réfugiés, ont-ils dit. Mais c'était un endroit
infernal, sans conditions d’accueil et bondé. Avant, il y avait des ONG qui les
aidaient à la fois avec du matériel et de la nourriture et avec des procédures
bureaucratiques, mais maintenant on ne les laissait plus entrer.
Il y a quelques
semaines, ils ont dû quitter le champ car un feu de nuit a tout brûlé. Ils ne
pouvaient rien emporter: ni les papiers prouvant qu'ils attendaient d'être
reconnus comme réfugiés ni même aucun vêtement. Marie a eu du mal à courir à
cause de sa grossesse avancée, mais ils ont réussi à s'échapper. Ils dormaient
par terre depuis deux jours et la grossesse était déjà à terme.
Quelques jours plus tard, la police les a emmenés dans un nouveau camp de
réfugiés. Ils ont tout de suite vu que ce camp, plutôt qu'un camp de réfugiés,
était à nouveau une prison. Il n'était pas en conditions d’accueil et ils ne
pouvaient se laver qu'à la mer, qui touchait une partie du camp. Les
informations qui circulaient de plus en plus affirmaient qu’on était en train
d’expulser tout le monde du camp en dehors de l'Europe. Ils ne comprenaient pas
pourquoi dans les bâches des tentes il y avait le logo des Nations Unies quand l’endroit était une
prison pour l'armée du pays, un CIE, pour les expulser. Pourquoi les Nations
Unies ont-elles collaboré? Pourquoi ne les ontil pas permis entrer pour
travailler à aucune ONG ni aucun bénévole? Il y avait des rumeurs selon
lesquelles les prochains à être expulsés seraient ceux de sa tente.
Hier soir, Marie
a perdu les eaux. Des compagnons de sa tente ont alerté tout le camp et une
infirmière est venue d'une tente voisine, qui l’a aidé à accoucher. Lorsque
l'armée est venue les chercher pour les rapatrier et ont vu qu'un enfant était
en train de naître, ils ont décidé de reporter l'expulsion du pays prévue pour
aujourd'hui.
L'enfant a été nommé Jésus, ce qui veut dire Sauveur, car tout le monde dit que
cet enfant a empêché leur expulsion. Ils ne savent pas pendant combien de
temps, mais ils peuvent garder espoir encore quelques jours. La nouvelle s'est
répandue et les journalistes sont allés sur le terrain, mais ils ne nous ont
pas laissé entrer et nous n'avons pu parler à certains d'entre eux qu'à travers
le filet métallique.
Ils espèrent qu'au début de janvier, l'Union européenne humanisera ses
politiques d'accueil et cessera de traiter comme des criminels des personnes
qui fuient de la guerre, à la recherche d'une vie meilleure.
De Lesbos (qui pourraient aussi être les îles Canaries), pour TV Betlem,
Laia Bonet
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