dimanche 21 décembre 2025

Jésus naît, fils de riders

 


Joseph et Marie sont arrivés en ville. Ils ont passé plusieurs mois enfermés dans un centre aux Canaries. Un séjour qui s'est prolongé en raison de l'incapacité et de l'inhumanité des partis politiques et de leurs querelles perpétuelles.


Trouver un logement en ville est impossible, et encore plus difficile pour les migrants sans papiers. Sans endroit où vivre et sans travail, ils ont fini par vivre et dormir dans un parc. Leurs études et leur formation universitaire ne leur ont pas été très utiles. Ils n'ont pas été autorisés à s'inscrire au registre municipal, car de nombreuses mairies imposent d'énormes difficultés pour cette procédure. Ils n'ont pas de papiers, mais ils veulent travailler. Et Marie est enceinte.

On leur a proposé d'être riders et ils ont accepté. Ils sont prêts à tout pour pouvoir vivre dignement et c'est l'une des rares solutions qui s'offrent à eux. Comme ils n'ont pas de papiers, ils doivent travailler avec la licence d'un autre rider. Marie en a trouvé une qui lui a cédé sa licence gratuitement, mais Joseph doit payer un pourcentage de tout ce qu'il gagne.

On leur a prêté un vélo et ils en ont acheté un autre très bon marché sur Wallapop. Ils ont également acheté leur équipement, car l'entreprise ne leur fournit même pas de sac à dos. Ce ne sont pas des vélos électriques, ils sont donc désavantagés par rapport aux autres. Ils effectuent beaucoup de courses, car pour atteindre le salaire minimum, il faut travailler de longues heures et avoir de la chance. Quelques pourboires sporadiques leur permettent d'avoir un revenu supplémentaire et de survivre.

Le jour de la naissance approche, mais ils continuent tous les deux à travailler. Marie fait moins de services car tout lui demande beaucoup plus d'effort. Joseph compense en travaillant plus d'heures.

À minuit, Marie a commencé le travail. Ils ont appelé une ambulance, mais comme le parc où ils dorment est fermé, les services médicaux ne peuvent pas arriver. Elle a accouché avec l'aide de ceux qui dorment là. Tout le monde s'est mobilisé et, pendant la nuit, les ont accompagnés, offert et aidé tout ce qu'ils pouvaient.

Le matin, lorsque le parc a ouvert, ils ont été emmenés à l'hôpital et, après un examen médical, la mère et l'enfant ont tous les deux été autorisés à sortir.

La nouvelle s'est répandue parmi les livreurs, dans la ville et à travers les radios et les journaux. Joseph et Marie sont tous deux très appréciés et leurs collègues ont réussi à leur trouver une chambre où ils pourront s'installer pendant quelques mois. Grâce à cette nouvelle, beaucoup de gens ont mieux compris le travail des riders et maintenant, connaissant leurs conditions de travail, la plupart des clients les traitent mieux. Voyant l'écho de cette nouvelle, le gouvernement a été contraint de faciliter l'inscription au registre municipal.

Finalement, le 6 janvier, ils ont été autorisés à s'inscrire. Le 6 janvier également, le Parlement a approuvé un amendement à la loi sur les étrangers qui facilite la régularisation des sans-papiers afin qu'ils puissent travailler et mener une vie digne. Parallèlement, les entreprises de livreurs ont fait un premier pas et ont décidé de fournir à tous l'équipement minimum nécessaire pour travailler.

Ils ont nommé l'enfant, Jésus.

Depuis Bethléem, pour TV Belén, Laia Bonet

 

lundi 23 décembre 2024

Jésus est né en Albanie. Nöel 2024

  CAT ESP ENG FRA POR EUS SWE DEU ITA GRE HOL ÀRAB

 Bon Noël! Chaque année, je fais une crèche qui constitue mon interprétation de l'endroit où Jésus serait né s'il était né la même année 2024.3.
Cette année, j'ai imaginé que Jésus naît a Albania
J'ai fait une vidéo animée de la crèche avec la narration. Voici la vidéo de la crèche sous-titré en français et vous trouverez ensuite le texte.


Joseph et Marie ont décidé de tout risquer et ont embarqué sur une pirogue pour rejoindre l'Europe. Ils attendent un enfant et savent qu'il n'y a pas d'avenir dans leur pays.

La pirogue est tombée en panne de moteur et alors qu'ils avaient perdu tout espoir, ils ont été secourus par un bateau qui les a emmenés en Italie. Une fois débarqués, ils ont été enfermés dans un centre de détention.

Ils sont là depuis des jours et aujourd'hui, ils ont été informés qu'ils allaient être envoyés dans un autre centre de détention, en Albanie. L'attente est grande car c’est la première fois que l’Italie prend une telle décision. Au moment de l'embarquement, il y a des journalistes et beaucoup d'autres curieux. Les gouvernements européens semblent saluer et admirer l'initiative.

Joseph et Marie ont peur. Ils ne savent pas où ils vont ni ce qui les attend dans l’autre pays. Marie ressent une étrange sensation et alerte la police italienne qu'elle ne se sent pas bien. Le policier italien qui les embarque – un véritable exemple d'intégrité – voit le ventre de Marie et dit qu'elle ne devrait pas être embarquée dans cet état, car les femmes enceintes ne peuvent pas être extradées. Son supérieur l'ignore et ils montent quand même.

Au cours du voyage, en raison des mouvements du bateau, Maria a commencé à accoucher et, lorsqu'elle est entrée dans les eaux albanaises, le bébé est né. Parmi les 18 personnes extradées qui voyagent avec eux, il y a une fille qui a de l'expérience en matière d'accouchement et qui les aide à mettre le bébé au monde. Le voyage qui devait être un enfer est passé à toute vitesse avec toute cette agitation, et le bébé pleure déjà. Ils l'ont enveloppé dans une serviette qui traînait et l'ont placé sur une palette de matériel, qui est le seul endroit sec du navire.

Une fois au sol, ils sont conduits vers un centre de reconnaissance. Là, les services de santé certifient ce qui vient de se passer et décident de communiquer aux autorités qu'ils n'accepteront pas les personnes extradées car elles ne remplissent pas les conditions prévues à cet effet.

Les autorités albanaises ont confirmé l'information et ont renvoyé la majeure partie du groupe en Italie. La presse ne parle guère de ce retour. Lorsqu'ils débarquent, ils sont relâchés pour éviter un nouveau scandale.

Ensemble, ils décident que l'enfant s'appellera Jésus - ce qui signifie « le sauveur » - parce qu'il les a sauvés de l'extradition. La famille du policier qui avait tenté d'empêcher leur embarquement et leur extradition au moment de leur départ les a accueillis chez elle jusqu'à ce que la mère se rétablisse.

Le 6 janvier, un juge a déclaré illégal le mécanisme d'extradition vers des centres à l'étranger, comme cela s'est déjà produit en Angleterre. Il faut espérer que cela contribuera à empêcher la répétition de telles initiatives inhumaines et illégales.

 

D'Italie et d'Albanie, pour TV Betlem, Laia Bonet.

 



       Plus d'informations :


PD: Un merci à Imma de Miguel et à sa famille pour la traduction
  •  

samedi 23 décembre 2023

Jésus naît à Gaza. Nöel 2023

  CAT ESP ENG FRA POR EUS POR DEU ITA GRE ÀRAB

Bon Noël! Chaque année, je fais une crèche qui constitue mon interprétation de l'endroit où Jésus serait né s'il était né la même année 2023.
Cette année, j'ai imaginé que Jésus naît a Gaza
J'ai fait une vidéo animée de la crèche avec la narration. Voici la vidéo de la crèche sous-titré en français et vous trouverez ensuite le texte.

 


 Joseph et Marie se sont rendus dans la bande de Gaza pour visiter des amis palestiniens. Ils ont eu de la chance et ont été autorisés à traverser la frontière.
Marie est à un stade avancé de sa grossesse, mais comme il s'agit d'un voyage rapide et que la rencontre est importante, cela valait la peine d'y aller.
Ils ont été réveillés en sursaut par des explosions. La veille, une attaque a eu lieu sur le territoire israélien et de nombreuses personnes ont été tuées.
La frontière est fermée à tous et un bombardement a commencé. Il n'y a pas de zones sûres dans la bande de Gaza et tout le monde a très peur. Ils bombardent des écoles, des hôpitaux et des immeubles résidentiels entiers.
On leur dit de quitter la ville, d'aller vers le sud, mais les premiers à partir ont été tués en chemin par une attaque. Ils sont pris au piège avec tous les habitants de la bande.
Le jour de l’accouchement approche et Joseph et Marie sont toujours à la recherche d'un abri, de nourriture et d'eau, mais cela devient de plus en plus difficile à trouver car Israël a coupé toutes les sources d'approvisionnement. Pour l'instant, il est impossible de rentrer chez soi. Les bombes sont tombées très près, beaucoup de gens ont été tués, dont un grand nombre d'enfants, mais ils ont de la chance et n'ont subi que des blessures légères. Toutes les maisons où ils pouvaient se rendre sont détruites. Les bombardements sont massifs et indiscriminés.
Face à la souffrance de tous ces gens, ils sont conscients que pour le gouvernement israélien, à l'heure actuelle, ils ne sont qu'un obstacle. Peu importe qu'ils aient soif ou faim, ou qu'ils viennent de perdre les personnes qui leur sont les plus chères ; pas même s'ils sont gravement malades ou s'ils meurent. Il n'y a pas de trêve. Ils sont un numéro, un dommage collatéral. Mais ils n'en sont même pas sûrs. Ils sont pauvres et ne sont peut-être même pas un numéro.
Maria ressent les douleurs de l'accouchement et ils ne savent pas où aller. À la peur du premier accouchement s'ajoute l'angoisse de savoir que personne ne pourra les aider, car les bombes, les blessés et la peur ne laissent pas de place pour un accouchement dans les bonnes conditions. Et encore moins pour la naissance d'un ennemi, puisque c'est leur gouvernement qui massacre la population de la bande de Gaza.
Il fait sombre et froid. Ils s'abritent au milieu des décombres dans un bâtiment effondré dont le toit est miraculeusement resté en l'état. Maria accouche et la nouvelle se répand rapidement dans la région. Bien qu'ils sachent qu'ils sont juifs, du personnel sanitaire apparaissent pour les aider. Et de l'eau !! (que quelqu'un a dû cacher). Et de la nourriture, même si tout le monde est affamé depuis des jours. Sous les décombres et les bombes, chacun redevient ce qu'il devrait toujours être : un être humain.
Au petit matin, l’enfant est né. Miraculeusement, les bombardements ont cessé car c'est Noël. Les parents l'appellent Jésus, ce qui signifie "le sauveur", parce qu'au milieu de ce massacre de vies humaines, un enfant vient de naître et qu'il est le seul capable de faire oublier à tout le monde où il est et ce qu'il est, pour ne se préoccuper que de qui il est. Un enfant qui sera le salut et qui œuvrera à mettre fin à la guerre et à l'absurdité de la violence entre les êtres humains.

Depuis la Palestine, 2023 ans plus tard, depuis la bande de Gaza, pour TV Bethléem, Laia Nadal 


PD: Un merci à Imma de Miguel et à sa famille pour la traduction

Plus d'information:



vendredi 23 décembre 2022

Jésus est né en prison. Noël 2022

 CAT ESP ENG FRA POR EUS POR DEU ITA 

Bon Noël! Chaque année, je fais une crèche qui constitue mon interprétation de l'endroit où Jésus serait né s'il était né la même année 2022.
Cette année, j'ai imaginé que Jésus était né en prison
J'ai fait une vidéo animée de la crèche avec la narration. Voici la vidéo de la crèche sous-titré en français et vous trouverez ensuite le texte.

À cette époque, il était devenu impossible de vivre dans leur pays et ils ont dû quitter pour chercher un endroit où il y aurait des opportunités. Partir sans argent était impossible, ils ont donc décidé d'accepter que des personnes paient leur voyage, en échange de leur apporter une commande.

Lorsqu'ils se sont mis en route, Marie et Joseph attendaient leur premier enfant. Lorsqu'ils sont arrivés à la frontière, la police a commencé à leur poser des questions, mais ils ne comprenaient pas la langue. Quelques heures plus tard, ils ont été arrêtés pour trafic de drogue. Il était inutile de dire qu'ils ne savaient pas ce que contenait le paquet.

Ils ont été transférés directement à la maison d'arrêt. Chacun dans une prison différente. Maria a eu une entrée difficile. Le fait qu'elle soit gitane avait fait que ses codétenues l'accueillent avec méfiance et que personne ne veuille partager quoi que ce soit avec elle. Mais au fur et à mesure qu'elle apprenait la langue et avec sa gentillesse et sa simplicité, elle a conquis tout le monde.

Les jours ont passé dans la cellule, et ce soir, soudainement, Maria a commencé à accoucher. Sa compagne de cellule a donné l’avertissement et les responsables de la prison se sont précipités pour lui donner un coup de main. Le ministre de la Justice, qui passe des nuits spéciales comme Noël dans une prison avec le personnel pénitentiaire, s'est également rendu dans la cellule et, en tant que médecin, a participé à l'accouchement.

Avec les cris, les autres détenues se sont réveillées - il n'y a pas d'intimité en prison - et les fonctionnaires leur ont expliqué que c'était Maria qui était en train d'accoucher. La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre. De leurs cellules, les autres femmes ont suivi l'accouchement, encourageant Maria. Deux prisonnières, qui sont des infirmières, ont contribué à faire en sorte que l'accouchement soit finalement un succès. Tous les prisonniers ont félicité Maria.

Après l’accouchement, la ministre a demandé de concéder une permission pour que le compagnon de Marie puisse lui rendre visite le lendemain. 

Les responsables de la prison disent qu'ils vont étudier la possibilité de permettre à l'enfant de grandir en dehors de ces murs, car ces longues prisons d'avant-procès sont très injustes.

Cette affaire, qui a fait la une des journaux et des informations télévisées, a suscité un grand débat sur le rôle de la prison dans notre société. Il ne se peut pas que ce soit fondamentalement pour les pauvres et n’offre pas de solutions. La prison devrait être un espace de réhabilitation et non de punition.

Le 6 janvier, le gouvernement, ému par l'affaire, veut approuver une série de mesures visant à accélérer les procès, à introduire la justice réparatrice dans les procédures judiciaires, tant pour les condamnés que pour les prévenus, et à faire en sorte que la prison ait pour objectif la réinsertion et non la punition. Elle étudie également la possibilité de créer un module pour les familles au sein même de la prison.

Lorsqu'ils l'ont appris, ils ont tous décidé que l'enfant s'appellera Jésus, ce qui signifie "le sauveur", car cet enfant sera vraiment leur salut.

De la prison de Bethléem, pour TV Bethléem, Laia Bonet.

-------------------------------------------------------------------------

PD: Un merci à Imma de Miguel et à sa famille pour la traduction

Plus d'information:







jeudi 23 décembre 2021

Noël 2021: Ma vision de Noël

Jésus est né, fils de mineurs non accompagnés

À l'époque, un règlement de l'Union européenne est sorti pour empêcher l'arrivée de plus de réfugiés et des subventions ont été accordées aux États pour construire des murs et placer des concertinas à toutes les frontières. Ils n'avaient pas d'autre choix que de monter à bord d'un bateau et de fuir, car il semblait n'y avoir aucun avenir dans leur pays.

Joseph et Mery faisaient partie du groupe de ceux qui ont migré. Ils se sont rencontrés en chemin et ont décidé de faire la dernière étape du voyage sur le même bateau. Ils s'aimaient et voulaient marcher ensemble à partir de maintenant.

A minuit, le canot coule et ils appellent Helena Maleno à l'aide. Le Salvamento Marítimo de Almería, grâce à l'alerte, a secouru tout le monde tôt le matin.

À leur arrivée au port, ils ont été reconnus par la Croix-Rouge et mis dans des bus à destination d'autres villes. Aux premières heures du matin, lorsqu'ils sont descendus du bus, ils ont été accueillis spontanément par des volontaires. Comme ils n'avaient pas encore 18 ans, ils ont été dirigés vers le SAIER et de là, ils ont été envoyés dans un centre pour mineurs. Maria était déjà enceinte lorsqu'elle est arrivée au centre.

Ils ont demandé à être placés ensemble pour partager leur grossesse, mais il n'y avait pas de centres pour garçons et filles. Ils n'étaient qu'à quelques mois de leur dix-huitième anniversaire et ont décidé de s'enfuir pour être réunis. Lorsqu'ils sont arrivés dans la ville, ils ont cherché des institutions et des endroits où loger, mais ils ne savaient pas où aller et ne connaissaient personne. Ils n'avaient pas de papiers et ne savaient pas qu'ils y avaient droit. On ne les permettait pas de s'enregistrer, ce qui leur interdisait tout accès aux services sociaux, aux soins de santé ou à l'aide alimentaire.

Ils se sont installés dans un parc de la ville car la grossesse de Maria était déjà très avancée. Les groupes de soutien spontanés de la ville ont demandé aux personnes qu'ils connaissaient de leur fournir un logement temporaire, mais le réseau de solidarité était depuis longtemps submergé de demandes.

Les jours ont passé et comme ils n'avaient nulle part où aller, qu'ils ne savaient pas à qui en parler ni qu'ils avaient le droit d'aller aux urgences, l'enfant est né sans assistance dans le parc.

WhatsApp et les réseaux sociaux ont annoncé sa naissance. La nouvelle s'est également répandue dans les centres où se trouvaient ses camarades et tout le monde a voulu aller leur rendre visite. Ils ont tous décidé que son nom serait Jésus.

Le jour même de Noël, "Punt de Referencia" a pu les accueillir dans l'un de ses appartements.

Les volontaires les ont aidés à traiter les papiers et à trouver des ressources pour l'enfant.

Grâce à la nouvelle loi sur l'immigration, mais surtout au travail des volontaires et de « Noves  Víes, le 6 janvier, ils ont reçu leurs papiers et leur permis de travail en cadeau. Maintenant, tout ce dont ils ont besoin, c'est d'une offre de travail.

Si quelqu'un en a un, il devrait le transmettre à ces institutions car de nombreux jeunes attendent cette opportunité.

De Bethléem (qui pourrait aussi être n'importe quelle ville de notre pays), pour TV Bethléem, Laia Bonet.

-------------------------------------------------------------------------
PD: Un merci à Imma de Miguel et à sa famille pour la traduction

Plus d'information:














mercredi 23 décembre 2020

Noël 2020: Ma vision de Noël

 Jésus est né, fils d'un couple de réfugiés à Lesbos

 


Et maintenant, nous nous connectons à l'unité mobile. Laia Bonet depuis Lesbos!

À cette époque, ils ont dû quitter leur ville parce que la guerre avait empiré et qu'il était impossible de survivre dans leur pays. Ils ont commencé à marcher vers l'Europe, une terre où, on leur avait dit, qu’ils respectaient les droits humains. Le voyage était long, dangereux et épuisant. Le dernier tronçon se faisait avec un petit bateau pneumatique et ils ne voulaient pas laisser embarquer Marie parce qu'elle était enceinte. Le voyage a été difficile car ils ont été sur le point de couler plusieurs fois.


Quand, heureux d'arriver en Europe, ils ont cru que tout était réglé, ils ont été enfermés à Moria, un camp de réfugiés, ont-ils dit. Mais c'était un endroit infernal, sans conditions d’accueil et bondé. Avant, il y avait des ONG qui les aidaient à la fois avec du matériel et de la nourriture et avec des procédures bureaucratiques, mais maintenant on ne les laissait plus entrer.

 

Il y a quelques semaines, ils ont dû quitter le champ car un feu de nuit a tout brûlé. Ils ne pouvaient rien emporter: ni les papiers prouvant qu'ils attendaient d'être reconnus comme réfugiés ni même aucun vêtement. Marie a eu du mal à courir à cause de sa grossesse avancée, mais ils ont réussi à s'échapper. Ils dormaient par terre depuis deux jours et la grossesse était déjà à terme.


Quelques jours plus tard, la police les a emmenés dans un nouveau camp de réfugiés. Ils ont tout de suite vu que ce camp, plutôt qu'un camp de réfugiés, était à nouveau une prison. Il n'était pas en conditions d’accueil et ils ne pouvaient se laver qu'à la mer, qui touchait une partie du camp. Les informations qui circulaient de plus en plus affirmaient qu’on était en train d’expulser tout le monde du camp en dehors de l'Europe. Ils ne comprenaient pas pourquoi dans les bâches des tentes il y avait le logo  des Nations Unies quand l’endroit était une prison pour l'armée du pays, un CIE, pour les expulser. Pourquoi les Nations Unies ont-elles collaboré? Pourquoi ne les ontil pas permis entrer pour travailler à aucune ONG ni aucun bénévole? Il y avait des rumeurs selon lesquelles les prochains à être expulsés seraient ceux de sa tente.

 

Hier soir, Marie a perdu les eaux. Des compagnons de sa tente ont alerté tout le camp et une infirmière est venue d'une tente voisine, qui l’a aidé à accoucher. Lorsque l'armée est venue les chercher pour les rapatrier et ont vu qu'un enfant était en train de naître, ils ont décidé de reporter l'expulsion du pays prévue pour aujourd'hui.


L'enfant a été nommé Jésus, ce qui veut dire Sauveur, car tout le monde dit que cet enfant a empêché leur expulsion. Ils ne savent pas pendant combien de temps, mais ils peuvent garder espoir encore quelques jours. La nouvelle s'est répandue et les journalistes sont allés sur le terrain, mais ils ne nous ont pas laissé entrer et nous n'avons pu parler à certains d'entre eux qu'à travers le filet métallique.


Ils espèrent qu'au début de janvier, l'Union européenne humanisera ses politiques d'accueil et cessera de traiter comme des criminels des personnes qui fuient de la guerre, à la recherche d'une vie meilleure.


De Lesbos (qui pourraient aussi être les îles Canaries), pour TV Betlem, Laia Bonet


FOTOS: http://bit.ly/GFNadal20FotosPessebre

VIDEO: http://bit.ly/Nadal20PessebreVIDEO

MUSICA : https://drive.google.com/file/d/1kng6DYpnRb2qtRZDdYNbFyrTkkfMMS65/view?usp=sharing

lundi 23 décembre 2019

Noël 2019: Ma vision de Noël


Autres langues CAT  POR  ENG  ESP


Bon Noël! Chaque année, je fais une crèche qui constitue mon interprétation de l'endroit où Jésus serait né s'il était né la même année 2019.
Cette année, j'ai imaginé que Jésus était né fils d'un couple de "sans-abri"
J'ai fait une vidéo animée de la crèche avec la narration. Voici la vidéo de la crèche sous-titré en français et vous trouverez ensuite le texte.

sous-titré en français

Jésus est né fils d'un couple de sans-abri    #PlaymobilSansAbri


Maintenant, nous nous connectons avec l'unité mobile. Allez-y Laia Bonet depuis Bethléem!

Ils se sont rencontrés dans la rue il y a un moment. Ils vivent ensemble, dans un coin du parc. Personne ne leur demande comment ils ont fini par vivre dans ce coin. Il y a autant de sans-abri dormant sur les bancs, dans les distributeurs automatiques, ou les portails, que d'histoires différentes.
Ils vivent de ramassage de la ferraille pendant la journée. L'après-midi, quand ils l'ont vendu, ils dînent ensemble à côté de leur matelas. Puis ils s'endorment parce qu'ils sont épuisés.
Depuis quelques jours, elle est très fatiguée et la ferraille pèse plus que d’habitude. Elle est enceinte et il reste très peu pour l'accouchement.
Les gens passent à leur cotés et les ignorent. Personne ne leur parlent ni ne les regardent. Heureusement et exceptionnellement, quelqu'un s'arrête et leur demande comment ils vont. Ils ont tendance à être des bénévoles d'entités qui les connaissent bien et qui leur proposent d'aller dans les locaux pour prendre une douche et se laver ou changer de vêtements. Mais la logistique n'est pas simple. La garde de leur place et de leurs effets personnels n’est pas souvent assurée.  Les douches finissent par être espacées, très espacées.
Ils sont inquiets. Et pas précisément à cause de la grossesse. Il y a quelques semaines, un groupe de jeunes s'est amusé à leur lancer des pierres pendant leur sommeil, et certaines étaient très grandes.
Et comme si les pierres et la grossesse n'étaient pas assez, ils craignent également que le service de nettoyage ne lave les rues au coucher du soleil. Tout est mouillé au dîner et au coucher. Lorsque l'été approche, cela arrive plus souvent, car ils sont dans une zone touristique et leur présence n'est pas désirable. Quand il pleut, c'est pire et cela signifie ne pas pouvoir se reposer et devoir tout déplacer pour ne pas se mouiller. Vivre dans la rue raccourcit la vie de 20 ans.
Mais aujourd'hui est une journée spéciale. Il y a plus de monde que d'habitude ce soir. Les volontaires font le recensement des personnes dormant dans la rue. Ils sont nombreux, ils s'arrêtent, leur parlent et leur demandent leur besoin.
Marie a réveillé Joseph. Elle a des douleurs de travail. Un des volontaires vient demander ce qui se passe et prévient rapidement le 112.
Mais l'accouchement est imminent et certains bénévoles, médecins et infirmières, assistent à l'accouchement juste là. Entourée de monde, Maria donne naissance à son premier enfant.
La nouvelle passe par le quartier du « raval » et davantage de bénévoles, d'autres sans-abri et des voisins du quartier qui les connaissent s’approchent. Tout le monde a apporté quelque chose et ils ont fait la fête dans la même rue, même s'il était tard dans la nuit. Et beaucoup de gens ont offert des cadeaux et des ustensiles au couple et à l'enfant.
La nouvelle a été publié dans tous les journaux et tous les actualités télévisées, et les populations et entités locales ont pris davantage conscience de ce problème.

Le 6 janvier sont annoncées les comparutions de trois collectifs importants. Le premier, la mairie qui annoncera qu'il renforcera le logement et le programme Logement d'abord. Le second, les organismes de sécurité et de nettoyage ont incorporé des protocoles pour être plus humains dans leur travail. Et le troisième, les entités qui travaillent avec les « sans-abri », annonceront que le nombre de bénévoles a augmenté pour mieux les servir.
Les « sans-abri » disent et expliquent à tout le monde que Jésus, fils de Marie et Joseph, est leur sauveur.

De Belén, Laia Bonet sur TVBetlem

PD: Un merci à Imma de Miguel et à sa famillepour la traduction

Plus d'information:
 
































Jésus naît, fils de riders

  Joseph et Marie sont arrivés en ville. Ils ont passé plusieurs mois enfermés dans un centre aux Canaries. Un séjour qui s'est prolongé...