La Croix du Sud: Noël 2018: Ma vision de Noël

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Jésus le fils d'une Kelly appelée Maria

Bon Noël! Chaque année, je fais une crèche qui constitue mon interprétation de l'endroit où Jésus serait né s'il était né la même année 2018.
Cette année, j'ai imaginé que Jésus était né d'un fils de "kelly" dans la chambre de nettoyage d'un grand hôtel. J'espère que vous l'aimez et vous aidez à voir ce que Noël représente.
J'ai fait une vidéo animée de la crèche avec la narration. Voici la vidéo de la crèche et vous trouverez ensuite le texte.

vídeo: http://bit.ly/Nadal18PessebreYTB

Et maintenant, nous nous connectons avec l'unité mobile. En avant Laia Bonet de l'Hôtel Betlem

Aujourd'hui, l'hôtel Betlem a été témoin d'un événement inattendu. Maria, une travailleuse du nettoyage de chambre d’hôtel , habituellement connues sous le nom de "Kellys", travaillait malgré son état de grossesse avancé. Comme tous les autres, elle n'a pratiquement aucun droit du travail et gagne un salaire misérable. Toutes connaissent que si elles arrêtent de travailler ou prennent un jour de congé maladie, elles seront certainement licenciées .

Maria est arrivée en mars dernier de l’Equateur; à la recherche d’un futur meilleure pour les siens. Il y a quelques mois, une personne habillé en blanc lui annonça qu'elle était enceinte et elle ne savait pas comment s’y prendre. Elle ne l'avait pas planifié, mais elle a accepté sa situation et a décidé de l'affronter. Sachant cela, son mari a fait tout son possible pour venir l’accompagner mais n'a pas obtenu le visa.

Aujourd'hui, Maria a eu un malaise au travail. Il a eu des douleurs d’accouchement et a donné naissance à son premier enfant dans la salle de nettoyage du même hôtel avec l’aide de trois de ses compagnes "Kellys", dont l’une, comme par hasard, travaillait comme sage-femme dans son pays.

Beaucoup de gens se sont approchés dès la naissance de l'enfant. A travers le groupe WhatsApp des "Kellys", les nouvelles et les photos du bébé se sont propagées très rapidement et la plupart des collègues sont en train d’arriver à l'hôtel, après d’avoir terminé leurs services dans des hôtels, des bureaux et des résidences privées. Une collègue a passé un appel vidéo de WhatsApp au père du bébé en Équateur afin qu'il puisse connaitre son fils et parler avec la mère. Les collègues ont acheté des vêtements, des couches et des produits d'entretien pour l'enfant car "s'ils en touchent une, ils nous touchent toutes", comme elles dissent.

Les journalistes, connaissant l'actualité, se sont rassemblés à l'hôtel, où la direction, tout d’abord, ne les a pas laissés passer par peur qu’ils connaissent les conditions dans lesquelles les dames travaillent.

Cependant, ils ont par la suite facilité leur travail et ont également annoncé qu'ils avaient laissé Maria rester deux jours dans l'une des chambres. Ils ont même apporté de la nourriture restante du restaurant.

Ce changement d'attitude a amené les collègues à penser que cet enfant pourrait être leur sauveur et la mère l'a appelé Jésus, ce qui signifie "le sauveur".

Dans la rue, des centaines de collègues se sont concentrées pour lui donner support et revendiquent des conditions équitables pour le secteur dans lequel elles travaillent, un contrat à durée déterminée et stable, non externalisé, ne pas subir de surcharge de travail qui provoquent des maladies et handicaps, un traitement humain et le même salaire et droits que tout le monde. Ils ont également créé un fonds de résistance pour pouvoir payer les jours de congé de Maria car leur type de contrat ne les couvre pas.

La ville s'est mobilisée pour l’évènement, mais surtout lorsque les conditions de travail de ces femmes ont été connus, notamment dans le secteur hôtelier.
On ne sait pas ce qui se passera le 28 décembre lorsque tout cet essor médiatique sera passé et que l'on ne parlera plus de ces victimes innocentes de notre système, qui ignore systématiquement tout ce travail de prise en charge et de soin des personnes.
Malgré cela, il a été annoncé aujourd'hui que le 6 janvier, trois autorités vont se déplacer à casa de Maria: la représentante du patronat hôtelier, celle des syndicats et la Maire de la ville. Il n’est pas exclu qu’elles décident de remédier définitivement à ce fait et de faire le nécessaire pour que ces femmes et tous ceux qui travaillent de manière invisible pour le confort de la société bénéficient de salaires décents, de conditions de travail équitables et d’un traitement humain et digne.

VIDEO: http://bit.ly/Nadal18PessebreVIDEO
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